Découvrez le témoignage d’Elise, ancienne étudiante suivie par le Cesens

Vous trouverez ci-dessous le témoignage d’Elise, ancienne étudiante du Cesens. Elle participe maintenant activement à nos actions pour la pérennisation du Cesens en tant que vice-présidente, et pour ça je la remercie ! Je lui laisse la parole :
 
Conceptual photo of a brain surrounded by light bulb clips on black background.
 
Je m’appelle Elise, j’ai 41 ans et je vis avec un TDAH. J’ai toujours senti qu’il y avait « quelque chose qui clochait ». J’aimais aller à l’école, mais je perdais mes affaires, je me faisais reprendre parce que j’étais distraite ou parce que j’avais oublié une question dans le devoir à rendre…Tant que mes parents m’aidaient, ça allait. A 20 ans, je me suis lancée dans des études de graphisme, mais au fil des années j’ai perdu pied. Je n’arrivais pas à m’organiser, je me dispersais. Je percevais que je n’avais pas la même capacité de travail que les autres, qui pouvaient se concentrer des heures d’affilée. Je rendais souvent les devoirs en retard. Je passais à côté des consignes et j’accumulais les mauvaises notes malgré ma bonne volonté. J’ai eu mon diplôme de justesse mais ces ennuis m’ont poursuivi sur le marché du travail. C’est après plusieurs échecs professionnels que j’ai été diagnostiquée, à l’âge de 27 ans.
 
Quand j’ai décidé, après un bilan de compétences, de reprendre mes études, j’étais très angoissée à l’idée de rater, une fois encore. Je me suis tournée vers le pôle handicap de mon université. Le dispositif de base, dans mon cas, consistait en un tiers temps lors des partiels et l’accès à une salle silencieuse. Heureusement, l’université avait déjà fait appel au CESENS pour suivre des étudiant·es sourd·es ou DYS et cela pouvait être transposé à ma situation.
 
Avec Anne, l’intervenante qui m’a accompagnée, le courant est passé tout de suite. Elle m’a aidée à identifier mes difficultés et mes besoins. J’ai appris à organiser mon temps de travail, à structurer mes recherches documentaires, à vérifier que j’avais bien toutes les consignes à l’écrit. J’ai compris comment prendre des notes que j’étais en mesure de relire. Je me suis entraînée avec elle pour utiliser le temps imparti lors des partiels, sans me retrouver à rendre des devoirs à moitié finis ou avec des feuilles manquantes… J’ai aussi pu garder un bon rythme de vie, parce que je n’avais pas besoin de passer des nuits blanches pour rendre mes dossiers.
 
Mes études m’ont passionnée et pour la première fois, je suis arrivée à montrer mes capacités. Au lieu de m’isoler et de me faire oublier, je me suis beaucoup investie, je me suis fait des ami·es et des relations professionnelles. J’étais partie sur un DUT et j’ai pu poursuivre en Licence professionnelle, toujours accompagnée par Anne et le CESENS. Lors la pandémie de COVID-19, le CESENS a été là, au moment le plus crucial.
 
Ce soutien a été absolument déterminant pour moi. J’ai obtenu mon diplôme avec les honneurs, et j’ai toujours travaillé depuis. Mais surtout, je me suis aperçue que j’avais acquis toutes les méthodes de travail qu’Anne m’a proposé. Je peux continuer à m’en servir, encore aujourd’hui. J’ai repris confiance en moi et je sais aujourd’hui que le handicap ne me détermine pas. Il ne faisait que masquer ce dont j’étais capable.

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